Définition : Qu’est-ce qu’un nævus congénital exactement ?
Un nævus congénital, souvent identifié chez le nouveau-né comme une marque sur la peau, principalement située sur le dos, est en réalité une forme étendue de grain de beauté qui nécessite une surveillance dermatologique régulière.
Ces nævi, qui sont des accumulations bénignes de mélanocytes – les cellules responsables de la pigmentation de la peau – varient grandement en taille et en couleur, allant du brun au bleu. Il n’est pas rare de voir des poils pousser sur ces nævi.
Selon la Dr Nathalie Bodak, dermatologue, « Les nævi peuvent être présents dès la naissance et ne sont pas héréditaires. Ils résultent plutôt d’un développement aléatoire et peuvent apparaître n’importe où sur le corps, bien qu’ils soient plus fréquemment observés sur le dos. »
Elle ajoute que le risque de transformation d’un nævus en mélanome est extrêmement faible. « Pour les nævi géants, qui peuvent couvrir de grandes parties du corps comme le dos ou la tête, le risque de développer un mélanome dans la petite enfance est de 2 à 3 %. Pour les plus petits, ce risque est inférieur à 1 % et ne concerne que les adultes. »
Quand considère-t-on un nævus comme géant chez le nourrisson ?
Un nævus congénital est classé comme géant lorsque sa taille est supérieure ou égale à 6 cm² dès la naissance, couvrant parfois jusqu’à 90 % du corps du bébé.
La présence de plusieurs nævi congénitaux ou d’un nævus géant est une anomalie cutanée rare, affectant environ un nourrisson sur 50 000.
Chirurgie : Quelles sont les options pour traiter ou retirer un nævus congénital mélanocytaire ?
La Dr Nathalie Bodak explique que l’ablation d’un nævus congénital mélanocytaire est envisagée uniquement dans certaines circonstances, pour éviter une intervention chirurgicale inutilement lourde pour l’enfant. « Si le nævus mesure moins de 1,5 cm, il n’y a pas de risque accru », précise-t-elle.
Si aucun traitement spécifique pour le nævus n’existe, il est possible de procéder à une excision : le nævus est alors retiré et la peau est immédiatement refermée grâce à son élasticité. Si la peau n’est pas suffisamment élastique ou si la lésion est trop grande, d’autres techniques peuvent être envisagées, telles que l’expansion cutanée préalable ou une greffe de peau.
Visage, cuir chevelu, tête, taille et présence de poils : L’ablation dépend de nombreux facteurs
La décision de procéder à une chirurgie est souvent influencée par des considérations esthétiques, car la lésion est généralement bénigne. « Si le nævus est situé sur une zone visible comme le visage et semble être une grande tache poilue, une intervention est souvent proposée. Plus le nævus est grand, plus il est préférable de consulter un chirurgien plastique tôt », souligne la dermatologue.
Chaque cas est unique et la décision est prise en concertation entre le médecin et les parents, en tenant compte des possibles souffrances psychologiques de l’enfant dues à la taille du nævus.
Sur le cuir chevelu, la Dr Bodak note qu’une intervention chirurgicale n’offre « aucun avantage esthétique car elle peut affecter l’organisation des follicules capillaires, rendant la cicatrice visible. Cela peut être moins dérangeant esthétiquement, mais rend le nævus plus difficile à surveiller. »
Pas de traitement spécifique, mais une surveillance annuelle est-elle nécessaire ?
Un nævus peut-il réapparaître après une opération ?
Même si aucune thérapie n’est disponible pour les nævi, il est crucial de consulter régulièrement un dermatologue pour surveiller toute évolution de la lésion. « Il est important de discuter longuement avec les chirurgiens avant de décider de l’opération, surtout pour évaluer l’impact psychologique et les potentielles moqueries auxquelles l’enfant pourrait être exposé », recommande la Dr Bodak.
Après une opération, il est peu probable qu’un nouveau nævus se développe à partir du même site.
Un suivi précoce est crucial pour les jeunes patients
« Souvent, les parents tardent à consulter. Dans ces cas, les enfants grandissent avec leur nævus, et un soutien psychologique peut être bénéfique en attendant une possible chirurgie », conseille la Dr Bodak.
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