Plagiocéphalie : Comprendre les Causes, Diagnostic et Solutions

Durant les premières semaines après la naissance, il est possible que les parents remarquent une asymétrie dans la forme du crâne de leur enfant. C’est ce qu’on appelle la plagiocéphalie positionnelle. Cette déformation crânienne peut être source d’inquiétude pour les parents, mais avec un bon suivi, l’évolution est généralement positive sans impacter le développement de l’enfant.

À la fin de la grossesse, l’espace dans le ventre de la mère peut devenir restreint, ce qui peut parfois entraîner une pression sur un côté du crâne du bébé. Il est donc possible qu’il naisse avec une asymétrie légère.

Il arrive que le bébé naisse avec une asymétrie du crâne, mais celle-ci peut être exacerbée par plusieurs facteurs, tels que le fait de rester constamment sur le dos et un manque de mobilisation. « Il est important de suivre les recommandations pour coucher le bébé sur le dos sur un matelas dur, mais il est également crucial de le mobiliser dès les premières semaines, de le placer sur le ventre pendant les périodes d’éveil, de le porter, et de limiter l’utilisation des sièges coques rigides qui doivent être réservés aux déplacements en voiture », explique la Docteure Fabienne Kochert, pédiatre et ancienne présidente de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA).

Un diagnostic médical est nécessaire lorsque la plagiocéphalie positionnelle se manifeste et s’intensifie dans les semaines qui suivent la naissance. Le médecin généraliste ou le pédiatre examinera alors l’enfant pour s’assurer qu’il ne souffre pas d’hypotonie, un manque de tonus musculaire notamment au niveau de la tête et du cou, qui pourrait être à l’origine d’une tête plate chez l’enfant. « Si l’enfant ne bouge pas assez, cela peut favoriser la plagiocéphalie. Un examen médical approfondi est essentiel pour exclure toute pathologie neurologique ou une malformation crânienne, la craniosténose (fusion prématurée des os du crâne). En cas de doute, le pédiatre ou le médecin généraliste pourra prescrire les examens appropriés et recommander une consultation spécialisée dans un centre de référence », ajoute la spécialiste. Après avoir éliminé les causes neurologiques, le médecin peut orienter les parents vers un kinésithérapeute spécialisé dans le traitement des nourrissons, qui les aidera à stimuler la motricité du bébé.

À la maternité, les parents reçoivent habituellement des conseils sur le couchage du bébé, qui sont également mentionnés dans le carnet de santé. Le fait de coucher le bébé sur le dos est une mesure préventive contre la mort subite du nourrisson. Ces recommandations aident aussi à prévenir la plagiocéphalie positionnelle. Un nouveau-né doit notamment dormir sur le dos sur un matelas ferme, sans oreiller ni couette. Cependant, il est crucial de ne pas le laisser constamment sur le dos, surtout pendant les périodes d’éveil. « Bien que le bébé doive dormir sur le dos, il est nécessaire de le mobiliser et de le stimuler pendant les moments d’éveil en jouant avec lui, en le portant ou en le laissant sur le ventre sur son tapis d’éveil. Le changement fréquent de position favorise le développement de sa motricité », conseille la Docteure Fabienne Kochert.

Dans les cas de plagiocéphalie positionnelle isolée, il n’y a généralement aucune conséquence sur le développement psychomoteur et cognitif de l’enfant. « Toutefois, si l’asymétrie persiste au-delà de six mois, elle peut ne pas se résorber complètement. Les conséquences seraient alors d’ordre esthétique, avec également des risques d’asymétrie du visage, des yeux et de la mâchoire. C’est pourquoi un suivi médical est crucial pour orienter les parents. En cas de préoccupation concernant une asymétrie importante, une consultation dans un centre de référence pour les malformations cranio-faciales peut être envisagée. Dans certains cas, le port d’une orthèse crânienne peut être recommandé, mais il est préférable de consulter un spécialiste », précise l’experte.