Découvrez l’insomnie joyeuse chez les bébés : causes et solutions !

L' »insomnie joyeuse » désigne ces instants où un bébé se réveille durant la nuit et se met à jouer, à gazouiller et à bouger tout seul sans réclamer l’intervention de ses parents. Est-ce une appellation adéquate ? Que révèle-t-elle sur le sommeil des jeunes enfants ? C’est ce que nous avons demandé à Célia Levavasseur, pédiatre et spécialiste de la petite enfance.

Il est bien connu que le sommeil d’un nourrisson diffère grandement de celui d’un adulte. Pour comprendre cela, il est nécessaire de définir ce que sont les rythmes circadien et ultradien.

Le rythme circadien représente l’horloge biologique interne qui fonctionne sur un cycle de 24 heures, influençant divers processus naturels tels que l’alimentation et le sommeil. Ce rythme régule plusieurs fonctions importantes, telles que la température corporelle et la production de mélatonine, l’hormone régulatrice du sommeil, qui dépend du cycle lumière/obscurité.

Le rythme ultradien, quant à lui, concerne les bébés. « À la naissance, les bébés suivent un rythme ultradien, alternant éveil et sommeil toutes les 3-4 heures, sans distinction entre le jour et la nuit. C’est à partir de leur exposition à la lumière diurne qu’ils commenceront à développer un rythme circadien, ce qui prendra environ deux ans », explique Célia Levavasseur.

Les nouveau-nés passent par quatre stades de sommeil : la veille calme (lorsqu’ils observent et sourient), la veille agitée (marquée par les pleurs et les coliques), le sommeil calme (qui représente seulement 30 % du temps de sommeil total) et le sommeil agité (qui occupe 50 à 60 % du temps de sommeil).

L’insomnie joyeuse est marquée par des réveils où l’enfant ne sollicite pas nécessairement ses parents, mais s’amuse, chante et bouge. Cela correspond à ce que nous avons précédemment désigné comme la « veille calme », ou des périodes d’éveil. Pour Célia Levavasseur, le terme « insomnie » n’est pas tout à fait adéquat car il pourrait inquiéter les parents alors qu’il s’agit simplement d’une phase normale du développement de l’enfant où celui-ci ne distingue pas bien le jour de la nuit.

Certains bébés dorment toute la nuit dès leur retour de la maternité, tandis que d’autres peuvent prendre plusieurs mois, voire années, pour y parvenir. Chaque enfant est unique et il n’existe pas de règle universelle préétablie.

Il est essentiel d’établir un rituel de coucher évolutif en fonction de l’âge de l’enfant et des différents changements dans sa vie (poussées dentaires, modifications alimentaires, entrée en crèche, etc.), incluant un moment de tendresse pour renforcer son sentiment de sécurité.

En général, un enfant nécessite entre 11 et 12 heures de sommeil par nuit. Les besoins en sieste varient cependant avec l’âge :

• Avant 2 mois : 8 à 10 heures ;
• De 2 à 4 mois : 5 à 6 heures ;
• De 4 à 9 mois : 4 à 5 heures réparties sur trois siestes ;
• De 9 mois à 18 mois : 3 à 4 heures réparties sur deux siestes ;
• De 2 à 4 ans : 1 à 2 heures suite au déjeuner.

Un manque de sommeil peut affecter la croissance physique, le développement cognitif et le système immunitaire de l’enfant. Il est donc crucial de mettre en place des routines de sommeil régulières et apaisantes pour l’enfant.