Confrontés aux souffrances lors de l’allaitement et aux problèmes de succion du nourrisson, la section du frein de langue est souvent évoquée. Quelle est la fonction de ce frein ? Quand envisager une intervention chirurgicale ? Nous vous fournirons ici une explication détaillée et des conseils de spécialistes.
Ces dernières années, le frein de langue a suscité de nombreuses discussions. Souvent incriminé, il est de plus en plus souvent sectionné. «Parfois, ce frein peut être anormalement court ou épais, limitant ainsi la mobilité de la langue», indique le Dr Gisèle Gremmo-Féger.
Le frein de langue est un petit ligament qui attache la langue au plancher de la bouche. Tout le monde en possède un, mais sa longueur et son épaisseur peuvent varier d’une personne à l’autre.
Quels sont les impacts d’un frein de langue trop court ?
Un frein trop court peut compliquer l’acte de succion, rendre difficile l’allaitement pour le bébé et causer des douleurs à la mère en provoquant des lésions aux mamelons.
Dentiste ou ORL : vers quel spécialiste se tourner ?
Bien que le pédiatre, la sage-femme ou le médecin généraliste puissent évaluer le frein de langue, ce sont généralement le dentiste ou l’ORL qui pratiquent l’intervention.
Frénectomie : déroulement de la chirurgie du frein de langue restrictif
Le diagnostic est généralement posé à la maternité ou pendant les premières semaines de vie. L’intervention, effectuée par un généraliste, un pédiatre ou un ORL, consiste en une simple incision du frein avec des ciseaux. Cette opération rapide se fait sans anesthésie, le frein étant peu sensible et peu vascularisé.
Quelle est la différence entre une frénotomie et une frénectomie ?
La frénectomie implique l’ablation complète du frein, tandis que la frénotomie consiste simplement à l’inciser.
« Si les problèmes d’allaitement proviennent d’un frein de langue court, la correction est rapide et le nourrisson peut téter immédiatement après. Les séances de rééducation ne sont pas nécessaires », souligne le Dr Gremmo-Féger.
Une augmentation notable des frénotomies
Les frénotomies concernent-elles beaucoup de nourrissons ? «Elles touchent environ 4 à 5 % des bébés. Cependant, nous observons depuis quelques années un excès de diagnostics de freins de langue courts. Cela devient aberrant», déplore le Dr Gremmo-Féger. La pédiatre exprime son irritation face à cette vague d’interventions souvent superflues. Comment expliquer cette hausse des diagnostics ? Ces interventions semblent être devenues une solution rapide et systématique face à des difficultés d’allaitement diverses.
Aux États-Unis, une étude menée sur des nourrissons hospitalisés montre que le nombre de frénotomies a quintuplé entre 2003 et 2012.
< p > Le témoignage d’ Anaïs, < /strong > mère de Lenny, 9 ans, Logan, 3 ans, et Anya, 1 an. < /p > < p > « J’ai annulé l’opération au dernier moment. » < /p > < p > « Sur les conseils d’un ostéopathe, nous avons consulté un ORL pour Logan. À 1 mois, il avait des coliques liées, d’après lui, à un problème de frein de langue. L’ORL a programmé l’intervention sans nous en dire plus. J’ai fait des recherches. Le jour J, je n’étais pas confiante, j’avais beaucoup de questions. Face à nos hésitations, l’ORL s’est énervé. Nous avons annulé l’opération au dernier moment. J’ai bien fait de m’écouter : j’ai allaité mon fils pendant deux ans et demi, sans problème, sans douleur. » < /p > < p > Son blog : mafamilleauvegetal.com< /p >
Intervention sur le frein de langue : cela facilite-t-il l’allaitement ?
« En présence de problèmes d’allaitement, je recommande de limiter autant que possible la chirurgie », déclare Carole Hervé, consultante en lactation certifiée IBCLC, qui constate une recrudescence des consultations pour des freins de langue courts. En réalité, « beaucoup de difficultés d’allaitement proviennent d’une mauvaise position, qui cause douleur et inconfort pour la mère, et par conséquent, des difficultés pour le bébé à téter. »
Avant de procéder à une évaluation du frein de langue, la consultante en lactation examine les réflexes et les positions adoptés par la mère et son bébé. Souvent, les difficultés sont résolues une fois que la dyade mère-enfant trouve la bonne position, sans que la longueur du frein de langue ne soit en cause.
Après la section du frein de langue, si des séances de rééducation sont nécessaires, cela signifie que le frein n’était pas le problème initial.
L’ostéopathie comme solution pour un frein de langue court
En cas de persistance des difficultés d’allaitement et des douleurs, il est nécessaire de rechercher les causes mécaniques qui peuvent affecter le nouveau-né. Thierry Leboursier, ostéopathe pédiatrique, constate une augmentation des consultations de mères évoquant un problème de frein de langue ou ayant subi une frénotomie sans résolution des problèmes d’allaitement : "Je recherche les tensions qui peuvent subsister de la vie intra-utérine et de l’accouchement, au niveau du crâne et des cervicales. Je manipule délicatement le bébé pour libérer ces tensions et améliorer sa capacité à ouvrir la bouche, à tourner la tête, à téter efficacement et à se sentir mieux."
À quel moment faut-il sectionner le frein de langue ?
Et si malgré tout, les difficultés persistent, la consultante en lactation, l’ORL ou le pédiatre procéderont à un examen approfondi de la mobilité de la langue et du frein pour poser un diagnostic clinique : si le bébé a réellement un frein restrictif qui l’empêche de téter efficacement, l’opération devient inévitable. Toutefois, cela reste rare !
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