Le spasme du sanglot est une situation qui peut effrayer les parents ou ceux qui s’occupent de jeunes enfants. Apprenez ce que c’est, comment y réagir, et quand il est nécessaire de consulter un médecin. Cet article a été rédigé avec l’aide de Soizic de Beaucorps, infirmière spécialisée en pédiatrie à l’hôpital Necker Enfants Malades – Fédération des Réanimations Chirurgicales et Traumatologique Pédiatriques.
Les spasmes du sanglot affectent une petite portion d’enfants en bonne santé, touchant entre 0,1 % et 5 % d’entre eux. Bien que cet épisode soit court et sans gravité, il est souvent source d’inquiétude pour les parents et les professionnels de la petite enfance, qui ne sont généralement pas bien formés pour gérer ce type d’incident.
Un spasme du sanglot se manifeste par une cessation involontaire de la respiration chez l’enfant, qui perd alors connaissance brièvement. Ce phénomène survient généralement juste après un événement déclencheur :
- une grande peur ;
- un événement perturbant ;
- une expérience douloureuse.
Le spasme du sanglot est-il dangereux ? Implications du spasme du sanglot
« Les spasmes du sanglot ne sont pas dangereux pour l’enfant. Bien qu’ils soient très stressants, ils n’ont pas de conséquences graves, immédiates ou à long terme, sur le développement ou la santé de l’enfant», souligne Soizic de Beaucorps.
« À ce jour, les recherches n’ont pas prouvé de prédisposition génétique pour les spasmes du sanglot. Cependant, il est courant de trouver des antécédents de spasmes du sanglot dans la famille des enfants affectés», ajoute l’experte.
Spasme du sanglot ou crise épileptique ? Différenciation des spasmes du sanglot et des convulsions
Il est facile de confondre les spasmes du sanglot avec une forme d’épilepsie, étant donné les symptômes. Toutefois, il est important de noter qu’il n’existe aucun lien prouvé entre les spasmes du sanglot et les épilepsies. Cependant, il est possible, bien que rare, que des convulsions surviennent après un spasme du sanglot, sans lien direct avec celui-ci.
« La survenue de convulsions nécessite une consultation médicale immédiate pour en identifier la cause», recommande Soizic de Beaucorps.
Selon les études, les spasmes du sanglot ne sont pas un facteur de risque pour développer une épilepsie durant l’enfance, l’adolescence ou à l’âge adulte. Toutefois, ils semblent augmenter le risque de malaises et de pertes de conscience à l’âge adulte.
Spasme du sanglot chez le nourrisson et l’enfant, jusqu’à quel âge ?
Les spasmes du sanglot se manifestent principalement chez le jeune enfant et apparaissent dès la première année de vie. Leur fréquence est maximale autour de deux ans. Dans 50 % des cas, ils disparaissent vers l’âge de 4 ans. À 8 ans, plus de 80 % des spasmes du sanglot ne se produisent plus.
Spasme du sanglot chez l’adulte
Les spasmes du sanglot sont rares chez l’adulte. Ils peuvent cependant persister chez les enfants qui continuent de présenter des crises au-delà de 8 ans.
Identification d’un spasme infantile : symptômes des spasmes du sanglot
Les spasmes du sanglot se caractérisent par une interruption de la respiration, souvent à la suite de pleurs intenses ou d’un choc émotionnel (peur, colère, frustration, etc.). Plusieurs phases se succèdent lors d’un épisode de spasme du sanglot :
- des pleurs intenses durant 15 à 20 secondes ;
- une sidération chez les enfants qui ne pleurent pas ;
- un blocage inconscient de la respiration lors d’une expiration ;
- l’enfant devient rapidement bleu, mou ;
- une perte de connaissance fréquente, et brève (moins d’une minute) ;
- un retour spontané à la conscience, avec une recoloration immédiate ;
- l’enfant reprend naturellement ses activités.
« Il n’y a aucun danger, car la perte de connaissance permet le rétablissement automatique de la respiration. L’enfant se recolore puis reprend rapidement connaissance», rassure Soizic de Beaucorps.
Intervention lors d’un spasme du sanglot : que faire ?
Pour interrompre un spasme du sanglot, il est conseillé de calmer l’enfant au début de l’épisode en plaçant un linge froid sur son visage ou en soufflant doucement sur lui pour le rafraîchir.
Bien qu’il n’y ait pas de traitement spécifique pour les spasmes du sanglot, distraire l’enfant, éviter les situations provoquant sa colère ou sa frustration, tout en maintenant les règles de la maison, est souvent une approche efficace.
Quand faut-il consulter un professionnel pour des spasmes du sanglot ?
Bien que les spasmes du sanglot soient généralement considérés comme bénins, il est important de consulter un professionnel de santé, médecin ou pédiatre, après le premier épisode.
« Il est crucial de confirmer le diagnostic lors de la première occurrence. Le médecin interrogera les parents et leur demandera de décrire en détail l’événement. Il doit exclure d’autres causes de malaises chez l’enfant, qui pourraient être confondues avec un spasme du sanglot. Si nécessaire, il peut prescrire des examens supplémentaires pour confirmer le diagnostic et rassurer les parents», explique Soizic de Beaucorps.
D’autres situations nécessitent une consultation immédiate :
- La survenue de convulsions à la suite d’une crise de spasmes du sanglot ;
- Un malaise prolongé ;
- Une perte de connaissance prolongée ;
- Un épisode de spasme du sanglot inhabituel pour l’enfant.
Il est essentiel d’exclure notamment des causes cardiaques ou neurologiques.
Traitements possibles pour les spasmes du sanglot
Il n’y a pas de traitement spécifique pour les spasmes du sanglot, qui ne sont pas considérés comme une maladie. Toutefois, il est crucial que l’adulte présent reconnaisse les signes d’un spasme du sanglot et adopte la bonne attitude pour apaiser l’enfant.
Voici quelques conseils et réflexes à adopter :
- Rester calme ;
- Attendre la fin de la crise ;
- Si possible, amortir la chute de l’enfant lors de la perte de connaissance ;
- Placer le bébé ou le jeune enfant sur le côté ;
- Rester à côté de l’enfant avec son doudou, par exemple ;
- Au réveil, ne pas se focaliser sur l’épisode et reprendre normalement la journée.
« Idéalement, il faut placer l’enfant en position latérale de sécurité (PLS) pour ceux qui sont formés aux gestes de premiers secours», précise Soizic de Beaucorps.
Chez certains enfants ayant des spasmes du sanglot, une apnée obstructive du sommeil peut être diagnostiquée. Les recherches montrent que le traitement et la prise en charge adaptée de cette apnée peuvent aider à réduire la fréquence des épisodes de spasme du sanglot.
L’homéopathie peut-elle aider en cas de spasmes du sanglot ?
Certaines souches homéopathiques peuvent être utiles pour soulager ou prévenir les spasmes du sanglot chez l’enfant :
- Ignatia amara pour les enfants très sensibles à la contrariété et à la frustration ;
- Chamomilla vulgaris pour les enfants sujets à la colère ou à la douleur ;
- Stramonium pour les terreurs nocturnes.
Il est recommandé de consulter un médecin ou un pharmacien pour choisir la souche la plus adaptée au cas de l’enfant.
Prévention des spasmes du sanglot
Les spasmes du sanglot sont souvent déclenchés chez certains enfants en réponse à des pleurs pour diverses raisons (peur, frustration, colère, etc.).
« Certains parents modifient leur comportement pour éviter un spasme du sanglot. Ils redoutent de provoquer des pleurs, de la frustration, susceptibles de déclencher une crise. Toutefois, il est important que les parents accompagnent leur enfant face aux frustrations ressenties, sans renoncer aux mesures éducatives. La crainte de déclencher un spasme du sanglot ne doit pas altérer les règles de vie familiale», conseille Soizic de Beaucorps.
Sans nécessairement éviter toute source de pleurs pour son enfant, il est possible de désamorcer certaines situations avant que l’enfant ne commence à pleurer. De plus, certaines études ont montré une diminution de la fréquence des crises de spasmes du sanglot grâce à un traitement à base de fer (suppléments de fer). Ces suppléments sont habituellement prescrits pour traiter une anémie ferriprive chez les enfants. Dans le cas des spasmes du sanglot, ces traitements sont administrés même en l’absence d’anémie diagnostiquée. Ce type de traitement
Articles similaires
- Otite séreuse chez le bébé : Que faire pour soulager votre enfant ?
- Soulager la Migraine de Bébé : Méthodes Efficaces et Conseils Pratiques!
- Alerte Santé : Tout savoir sur l’Hépatite Virale chez les Nourrissons – Symptômes et Traitements
- Tout ce que vous devez savoir sur les oreillons chez les bébés : Symptômes et traitements
- Découvrez à quel âge votre bébé commence à comprendre le mot « non » !